jeudi 3 juillet 2008

Retour aux sources

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Enfin Mimizan. J’ai rejoint les vacanciers hier au soir tard. Presque tout le monde dormait. Olivier tenait compagnie à Suzy, ils discutaient dans la cuisine en m’attendant.
Ils doivent avoir eu un temps magnifique. Ils n’ont pas eu besoin de me le dire : ils arborent tous les deux un hâle impressionnant… Je fais plutôt cachet d’aspirine à côté, malgré nos fréquents joggings avec Domi, parfois en petite tenue... Mais ce dernier mois… Bureau + bureau = blanc de chez blanc…
Bien entendu un petit café m’attendait. Quelques mots échangés, histoire d’être rassuré : Aline et Olivier restent encore ce week-end. Nous aurons le temps de parler un peu, et j’aurai plaisir à revoir leurs deux gamins. Nicolas et Suzy restent finalement une semaine de plus. Nico a appris que la petite tournée avec la jeune troupe de danse dont il accompagne la création a été annulée. Le danseur vedette et fondateur ayant été appelé en remplacement urgent dans son ancienne compagnie. Ils devraient donc être encore là lorsque Domi me rejoindra. Tout se goupille vraiment bien cette année.
Je suis allé me coucher. Je ne tenais plus debout. La journée a été particulièrement longue. Ranger un minimum l’appartement, accompagner Dominique à son camp de voile en Vendée avec au préalable un petit détour, trop court, par Orléans, puis après un repas léger et une sieste polissonne dans les dunes, j’ai enfin pris la route des Landes…
Merci. Bonne nuit.

Journée de rêve ! C’est un bonheur pour moi lorsque cette maison bruisse du sol au plafond d’une vie sans contrainte. Et résonne des piaillements des enfants. Les souvenirs d’enfance m’envahissent chaleureusement. Lorsque, pendant l’été, la maison était le rendez-vous de l’énorme tribu familiale. Les hasards de la vie avaient dispersé les cinq frères et sœurs de Maman dans tout le sud-ouest, mais à la belle saison c’est ici, près de l’océan, les pieds dans l’eau du lac, que tous se retrouvaient. Toutes les chambres étaient occupées, nous, les enfants, campions dans les pièces mansardées du grenier. Une pour les garçons, une pour les filles. Tous âges confondus. La notre qui dans l’année servait donc de grenier et de débarras était partiellement dégagée pour la période d’été. J’aidais à stocker dans un coin de la grange ce qui ne craignait pas trop. Les vieux livres étaient empilés le long des murs, cachés par des rideaux sommaires faits de toiles à matelas. Ah, les prodigieuses après-midi de pluie passées à feuilleter ces vieux ouvrages incompréhensibles ou rococos… Des matelas, habituellement roulés et empilés dans un coin, jonchaient le vieux parquet. Je partageais l’espace avec trois de mes cousins, Julien, le grand, qui ne nous gênait pas beaucoup, et ses jeunes frères Daniel et Arnauld, des jumeaux (hé, oui, ça tient de famille…) également nettement plus âgés que moi. Ah, ce trouble que je ne comprenais et n’analysais pas trop, lorsque, couché en premier, le regard filtrant à la lisière du drap remonté jusqu’au front, faisant semblant de dormir, je regardais mes cousins dans le plus simple appareil faire des effets de musculature devant la vieille armoire à glaces…

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