vendredi 4 juillet 2008

.../...


Petit dernier arrivé par accident, j’ai cinq ans de moins que les jumeaux. Ils m’associaient cependant volontiers à leurs jeux, mais au fil des années, leurs intérêts s’éloignaient quelque peu des miens. Fort agréablement bâtis, jouant en experts de leur ressemblance troublante, à quatorze ans ils commençaient gaillardement à courir la gueuse. Et moi, à l’époque, je préférais largement passer des heures à pêcher sous les ponts du Courant… Ce n’est que quelques années plus tard, lorsque j’ai eu treize ans et que je présentais une stature imposante et commençais même à les dépasser en taille, qu’ils ont entrepris de me déniaiser… Je les suivais dans leurs dragues effrénées sur la plage de l’océan, où ils m’utilisaient pour occuper la petite sœur qui collait trop à la belle qu’ils visaient… J’ai su en profiter. Largement.
Leur frère, aîné de deux ans, rentrait le plus souvent lorsque nous étions couchés. Il avait une petite copine en titre. Ses parents se rengorgeaient de ses succès à tout juste seize ans, et lui laissaient toute latitude pour ses horaires… Gentil garçon, mais Julien était le petit mâle caricatural… Macho en diable… Pourtant…
Pourtant, c’est bien lui qui, un jour où son amoureuse était absente, m’a entraîné au fond de la grange pour m’expliquer en quoi consistaient ses jeux avec sa copine… Exercices à l’appui. Il m’a initié à la masturbation, m’a branlé jusqu’à ce que je le supplie de cesser après une jouissance désespérément sèche, puis a guidé ma main avec autorité pour que je lui rende le même service, a voulu que j’embrasse son vit incandescent juste lorsque, haletant puis la respiration bloquée, de puissants jets venaient s’écraser sur son torse et son ventre, là à quelques centimètres de mon nez… Cette odeur… Ce trouble qui m’a bouleversé. Ces jets qui ne semblaient vouloir cesser et m’impressionnaient. Sans doute suis-je toujours en quête de ces images fondatrices. Lorsque le plaisir amène un partenaire de rencontre à lâcher parcimonieusement quelques gouttes qui glissent le long de sa hampe pour venir se perdre dans ses poils pubiens, j’éprouve toujours ce petit pincement au cœur d’une fugace déception… Heureusement (pourquoi dis-je heureusement ?), Domi a très vite ravalé ces images au rang de souvenirs désuets…

Cinq cousines partageaient la chambre voisine. Occasion de multiples jeux. Apprentissage de la vie sociale, de la séduction à la provocation. Rien d’important à mes yeux d’enfant. Le plus souvent d’ailleurs, je menais une vie solitaire au milieu de cette foule piaillante… D’autres cousins, nés des sœurs aînées de Maman, étaient plus grands, certains mariés avec enfants. Ils ne passaient qu’occasionnellement. Bonheur total pour moi à chaque fois. J’adorais m’occuper de ces bébés, leur donner à manger, assister à leur change, les faire jouer dans leur berceau ou tenir leurs menottes pour assurer leurs premiers pas. Je ne le formulais pas clairement, mais je savais déjà que là était ma vraie vie. Je ne pouvais concevoir mon avenir sans avoir des enfants. Mes propres enfants.

Aucun commentaire: