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Chaque repas était un moment de fête. Dès que le temps le permettait, c'est-à-dire en cette période le plus souvent, la grande table était mise sur la terrasse, à l’ombre du grand frêne. Les cigales chantaient dans les pins tout proches. A une quinzaine de mètres, le lac clapotait sur notre bout de plage quasiment privée… Un paradis pour les enfants. Il était parfois difficile d’obtenir que l’un de nous sorte de l’eau pour aider à mettre le couvert. C’est drôle. Je ne sais pas pourquoi, mais il me semble maintenant que c’était souvent mon tour… Privilège des petits ?
Nous étions le plus souvent une quinzaine à table. Parfois plus. Mes parents, un frère et une sœur de Maman et leurs conjoints, Julien, les jumeaux, les cinq filles et moi. De temps en temps quelque autre cousin et sa famille ! Je ne vous dis pas l’entreprise ! Surtout qu’avec Maman, hors de question de faire un petit repas à la sauvette ! Ce n’était pas l’époque où l’on se contentait d’une salade composée et d’un bout de fromage ! Les trois femmes passaient la matinée à faire la cuisine. Et après le repas, elles se retrouvaient toutes les trois avec une ou deux des filles pour la vaisselle. Nous les entendions rire de l’extérieur. Mais pas question d’aller voir ! Cuisine interdite aux hommes. C’était comme écrit sur la porte.
Les hommes, eux, se faisaient une raison et sortaient les boules pour une partie de pétanque sur le bout de chemin qui mène au lac. Papa avait une relation très forte avec le beau-frère de Maman. Ils étaient comme deux frères. Non, plus que des frères. Tonton Fernand était d’origine espagnole, avait un accent à couper au couteau, mais c’est sa gorge qu’il aurait tranchée plutôt que de dire du mal de Papa. Papa, lui, sans doute frustré d’avoir été fils unique, aurait donné sa chemise et même plus pour Tonton Fernand. Celui-ci est parti trop tôt. Accident cardiaque. Papa a été profondément affecté. Quelques mois plus tard, sa maladie d’Alzheimer débutait…
Nous, les enfants, jouions dans la forêt clairsemée qui borde le lac. Pas question de se baigner ! L’eau était interdite jusqu’à seize ou dix-sept heures. Les parents étant obsédés par les risques d’hydrocution. Faut dire qu’avec les repas que nous faisions… Pas question non plus de prendre les vélos pour aller à la mer. Nous devions attendre… Heureusement les copains et copines qui habitaient le village venaient souvent nous rejoindre. Le coin est tellement idyllique…
Mais pourquoi diantre ce sont les souvenirs de cette période de mes neuf ans qui remontent ainsi, en premier, à la surface ? Ces étés familiaux ont duré jusqu’à mes vingt ans, lorsque je suis monté à Paris pour finir mes études. Et puis la vie a fait son œuvre. Chacun a suivi son chemin. Maintenant, il n’y a guère que les mariages et les enterrements qui nous réunissent…
Chaque repas était un moment de fête. Dès que le temps le permettait, c'est-à-dire en cette période le plus souvent, la grande table était mise sur la terrasse, à l’ombre du grand frêne. Les cigales chantaient dans les pins tout proches. A une quinzaine de mètres, le lac clapotait sur notre bout de plage quasiment privée… Un paradis pour les enfants. Il était parfois difficile d’obtenir que l’un de nous sorte de l’eau pour aider à mettre le couvert. C’est drôle. Je ne sais pas pourquoi, mais il me semble maintenant que c’était souvent mon tour… Privilège des petits ?
Nous étions le plus souvent une quinzaine à table. Parfois plus. Mes parents, un frère et une sœur de Maman et leurs conjoints, Julien, les jumeaux, les cinq filles et moi. De temps en temps quelque autre cousin et sa famille ! Je ne vous dis pas l’entreprise ! Surtout qu’avec Maman, hors de question de faire un petit repas à la sauvette ! Ce n’était pas l’époque où l’on se contentait d’une salade composée et d’un bout de fromage ! Les trois femmes passaient la matinée à faire la cuisine. Et après le repas, elles se retrouvaient toutes les trois avec une ou deux des filles pour la vaisselle. Nous les entendions rire de l’extérieur. Mais pas question d’aller voir ! Cuisine interdite aux hommes. C’était comme écrit sur la porte.
Les hommes, eux, se faisaient une raison et sortaient les boules pour une partie de pétanque sur le bout de chemin qui mène au lac. Papa avait une relation très forte avec le beau-frère de Maman. Ils étaient comme deux frères. Non, plus que des frères. Tonton Fernand était d’origine espagnole, avait un accent à couper au couteau, mais c’est sa gorge qu’il aurait tranchée plutôt que de dire du mal de Papa. Papa, lui, sans doute frustré d’avoir été fils unique, aurait donné sa chemise et même plus pour Tonton Fernand. Celui-ci est parti trop tôt. Accident cardiaque. Papa a été profondément affecté. Quelques mois plus tard, sa maladie d’Alzheimer débutait…
Nous, les enfants, jouions dans la forêt clairsemée qui borde le lac. Pas question de se baigner ! L’eau était interdite jusqu’à seize ou dix-sept heures. Les parents étant obsédés par les risques d’hydrocution. Faut dire qu’avec les repas que nous faisions… Pas question non plus de prendre les vélos pour aller à la mer. Nous devions attendre… Heureusement les copains et copines qui habitaient le village venaient souvent nous rejoindre. Le coin est tellement idyllique…
Mais pourquoi diantre ce sont les souvenirs de cette période de mes neuf ans qui remontent ainsi, en premier, à la surface ? Ces étés familiaux ont duré jusqu’à mes vingt ans, lorsque je suis monté à Paris pour finir mes études. Et puis la vie a fait son œuvre. Chacun a suivi son chemin. Maintenant, il n’y a guère que les mariages et les enterrements qui nous réunissent…
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