vendredi 11 juillet 2008

Retour aux sources (Fin)

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Maintenant, il va falloir que le couple Suzy Nicolas et moi trouvions nos marques. Nous ne nous sommes encore jamais retrouvés ainsi, ensemble au quotidien. Et je tiens par-dessus tout à ce que Nico se sente à l’aise. Je n’ai pas voulu qu’ils me cèdent la grande chambre où ils s’étaient installés. « Notre » chambre… J’ai repris ma chambre d’enfant. Elle a l’avantage d’être à l’autre bout de la maison, avec sa propre entrée, je ne les gênerai pas. Ils pourront faire l’amour sans craindre que j’entende… Et puis j’y suis bien, entouré de souvenirs. J’étais ado lorsque nous avions remplacé le lit d’enfant par un grand lit. Un vrai « baizodrome » comme je disais aux copains que j’invitais à visiter… Mes parents, eux, avaient vu l’avantage de la souplesse lorsque toute la famille débarquait. J’étais alors renvoyé au grenier, et un couple pouvait prendre ma place. Il y a encore mes livres sur les étagères. Toute la bibliothèque verte, le Club des Cinq et Sans Famille côtoient les Alexandre Dumas, les Zola, tous les Victor Hugo… Dire que je dévorais tout ça et que j’ai été orienté vers une formation d’ingénieur… Bon, honnêtement, je ne regrette rien.
Oh ! Un vieux Jean-Louis Bory : « Le Pied » ! Qu’est-ce qu’il fiche là ? Il faudra que je le remonte. Bah, Domi sera ravi de trouver quelque chose à lire ici…
Oui, nous allons devoir trouver nos marques, et faire face à cette situation nouvelle. Déjà, Domi doit m’appeler plutôt après le repas de midi, pendant la sieste. Il n’encadre pas des ados cette fois-ci. Il s’agit d’un stage de perfectionnement sportif pour jeunes adultes déjà expérimentés en navigation. Il a donc moins de contraintes. Et puis j’ai bien la ferme intention de beaucoup profiter de mes enfants, de m’en occuper au maximum. J’enverrai les tourtereaux se balader en amoureux, et moi, j’irai à la plage avec Nadège et les garçons. Ça devrait le faire.


Avec tout ça, au bout de trois jours, je n’ai pas encore trouvé le temps et l’occasion d’être en tête à tête avec Suzy. Quand la nouvelle tombe. Nicolas est sollicité pour remplacer en urgence un collègue qui a trouvé le moyen de se laisser tomber une poutrelle sur le pied, en se blessant assez sérieusement. Nico connaît bien ce festival et son Directeur Technique. Depuis des années il faisait partie de l’équipe de machinos. Cette fois-ci, il avait dû refuser ce job pour assurer la régie plateau de la petite compagnie de danse. Pour que finalement celle-ci déclare forfait… Etrange boulot aléatoire que ce métier d’intermittent du spectacle… Nico ne court pas après les heures, il sait qu’il a largement son statut, malgré les nouvelles règlementations contraignantes et iniques. Mais un boulot ne se refuse pas dans ce métier sans une raison valable. Sinon, ça vous revient un jour ou l’autre sur le coin de la gueule… Bon. Il ne reste que deux jours de festival. Il pourra revenir pour le dernier week-end et remonter sur Paris avec Suzy. Elle le rassure. Il ne devrait y avoir aucun souci. C’est un peu dommage, c’est tout.

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