jeudi 10 juillet 2008

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Pourtant, depuis le matin, je ressens un malaise confus… Suzy m’intrigue. Je ne la sens pas naturelle comme d’habitude. Elle semble jouer un personnage. Surjouer je devrais plutôt dire. Tout à l’heure par exemple, quand elle a plaisanté sur l’heure tardive de notre départ à la plage. J’ai pensé « Bien sûr, il fallait qu’elle dise ça »… Je ne sais pas… Comme une absence de spontanéité… Là, maintenant, elle tient le petit Daniel par la main, rit, laissant ses cheveux flotter dans le vent, entraîne le gamin dans des démarrages brusques vers un trésor aperçu au loin… « Il faudra que je lui parle… ». J’ai pensé ça, comme ça… Je me connais bien. J’ai appris à écouter mon instinct. Je profite d’un moment où finalement Nadège ne peut résister à l’attrait d’une cueillette de coquillages, et interromps Nicolas dans sa conversation qui de toute façon décline aimablement…

- Nico, ça va ?
- Ben… Oui, ça va ! Pourquoi tu me demandes ça ?
- Non, rien… Je voulais juste dire, enfin je te demandais, le séjour s’est bien passé ?
- Oh, oui, ça, super… Merci d’ailleurs, pour mon frère et moi. On ne s’était pour ainsi dire pas vus depuis l’été dernier. Là, nous avons passé de supers moments !
- … … Et… avec Suzy, ça va ?
- Ben, oui ? C’est quoi, là, ton problème ?
- Je ne sais pas… Je la trouve tendue…
- Tendue ? Non… Je crois pas. Elle est très fatiguée. Les premières semaines de juillet, avec les gamins à la maison, elle n’a pas vraiment réussi à récupérer… Ici, j’ai essayé de la décharger un max. Et regarde, là, elle cavale…

Je ne veux pas être lourd. Après tout, ce n’est qu’une vague impression… C’est sûr, il faut que je lui parle. Juste pour me rassurer. Tout à l’heure peut-être. Ou demain, lorsque nous serons plus au calme.


Aline et Olivier ont quitté Mimizan à peu près à l’heure. D’évidence, ils sont beaucoup mieux organisés que nous ne l’étions, Suzy et moi. Les départs étaient toujours des moments de stress. Le dernier pipi, au dernier moment. Cyril est un spécialiste. Une demi-heure qu’il joue dehors avec son frère, et au moment de fermer la porte… « Où est Cyril ? »… « Aux toilettes, il arrive… Ah, ne commence pas à stresser ! »… Et le gaz ? Avons-nous bien fermé le gaz ? Ah, et la bouteille d’eau fraîche ! Nous allions partir sans eau. S’il fait chaud sur la route… Ah, et les volets de notre chambre ? Tu les as bien fermés au moins ? Il vaut mieux vérifier… « Mais Nadège où vas-tu maintenant ? »… « Je reviens… J’ai oublié le maillot de bain pour ma poupée… »… J’en passe. Et des meilleures. A mettre dans les anales, les départs de la famille Bergonses… (Avec une « s » siou plait ! J’y tiens…)
Ce n’est plus mon problème. Pour le moment… Je souris en pensant à mes départs, le plus souvent au contraire à l’arraché. Je dois y aller ? Les chaussures, la veste, et hop, deux minutes après la voiture démarre. Les affaires dont je peux avoir besoin ? Elles sont généralement prêtes. L’attaché case n’attend qu’à être enlevé, un sac de voyage est bouclé en moins de cinq minutes. J’avoue que je suis assez chiant sur ce point. Même Domi a râlé lorsque nous sommes partis avant-hier… «Mais enfin, nous ne sommes pas aux pièces ! Tu la reverras ta femme ! Laisse-moi le temps de vérifier que je n’oublie rien !»… Je suis chiant. Souvent.

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