mercredi 3 septembre 2008

Voyage impromptu

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Les choses se sont un peu précipitées. Je n’ai pas trouvé le temps d’écrire ces derniers jours.
Nicolas est revenu, et dès le lendemain Domi arrivait à son tour. C’était un moment fort, plus d’une semaine que nous ne nous étions vus, et je me demandais comment allait se passer la cohabitation de nos deux couples. Suzy connaît déjà bien Domi. Elle l’apprécie, c’est clair. Mais mon mec n’avait jamais rencontré son mec à elle… Hé bien, prise de contact réussie. Ils s’entendent comme larrons en foire. Ils ont même trouvé le moyen d’aller faire un jogging ensemble dimanche matin. Quant à moi, j’avais un mal de dos effroyable. Un faux mouvement en jouant avec les enfants vendredi après-midi. Ils me poursuivaient et m’ont fait tomber dans le sable. Je suis mal tombé. Connement.
Bah… Ça m’a valu de magistraux massages par Suzy… Mon ex infirmière attitrée…

Nous nous sommes retrouvés seuls avec les enfants, Domi et moi, sans même avoir eu le temps de réaliser. Et voila que mon petit mec se retrouve plongé dans la situation d’un couple avec enfants. Pas évident. Beaucoup de gays auraient été très vite déboussolés… Lui, non. J’ai beaucoup pensé à ce que me racontaient ses parents sur la petite enfance de Thomas. Il est d’une patience inouïe. Sûr de son autorité naturelle, il sait être disponible et à l’écoute des enfants. Ce serait un père magnifique. Je savais que mes enfants l’adoraient. Ces derniers jours, j’ai compris pourquoi. Au début de ce texte, je me souviens d’avoir parlé de « grand frère ». Non. C’est un référent. Dans la plus belle acceptation du terme.

Et pour finir, je lui fais la pire des vacheries. Involontaire bien sûr. Mardi j’ai reçu un appel affolé de Christian, l’un de mes jeunes chefs de projet. Il travaille en clientèle avec une petite équipe de trois personnes. Rien ne pouvait laisser prévoir une quelconque difficulté. Le chantier est loin d’être sur la fin. Je lui avais laissé mon numéro de portable, au cas où.
Et l’incident majeur. La bourde du siècle. Une grosse erreur de programmation, et l’un de nos collaborateurs a détruit le fichier qu’il ne fallait surtout pas perdre. Un fichier très important, bien entendu. Court moment de panique. Je me fais préciser que, quand même, il y a bien eu des sauvegardes de faites. Confirmé. Mais le dernier back up remonte à une semaine. Il faut donc reprendre une semaine de travail. Moindre mal. Je pousse un soupir de soulagement. Pas pour longtemps. Le patron ne décolère pas et parle de virer toute l’équipe pour faute grave.
J’ai essayé de recoller les morceaux au téléphone. Rien à faire. Mon client voulait me voir au plus vite pour négocier de vive voix. Il semblait très remonté ! Sans doute une accumulation de petites erreurs. Il fallait que je tire cela au clair, et surtout que je dédramatise la situation. Un chiffre d’affaire potentiel assez conséquent est quand même en jeu !
Et c’est moi qui suis remonté. A Paris. Juste pour vingt-quatre ou quarante-huit heures. Mais je n’avais pas trop le choix. J’ai d’abord pensé à annuler nos vacances et à ramener les enfants chez Suzy. « Pas question ! » s’est insurgé Domi. « C’est toi qui a des problèmes, pas eux. Aucune raison qu’ils écourtent leur séjour ! »…
Je suis sincèrement honteux. Je ne me suis pas fait prier longtemps. Et j’ai pris le train pour Paris. Domi ne pouvant pas laisser trop longtemps les enfants seuls, j’ai appelé un taxi pour me conduire directement à Bordeaux. Il était inutile que je perde du temps avec la navette à Ychoux.


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