Domi me prend dans ses bras, cherche mes lèvres. Un long baiser nous unit. Tendre. Absolu. Optimiste. Serein.
- Je t’aime, Al. Oh, moi, je te l’ai souvent dit. Mais je ne me lasse pas de te le dire. Je t’aime. Tout à l’heure, ça a été un coup de folie. Je…
- Non ! Pas maintenant. Nous parlerons de ce qui est arrivé. Tu en as besoin, et ce sera une autre façon d’en effacer les traces… Mais maintenant, finissons cette conversation. Sans référence à ce qui vient de se passer. Au niveau principes. Seulement. Essentiellement…
- Attends… Avant de parler de principes… Comme par hasard, aujourd’hui, pour la première fois tu viens de me dire «Je t’aime»… Et…
- Tu doutes de ma sincérité dans l’instant ? Chéri, (reconnais que je t’appelle souvent ainsi !), chéri, bien sûr qu’il doit y avoir un lien… Je t’aime, tu le sais bien, et je viens de te faire une vraie déclaration il me semble ! Jusqu’à présent ce « je t’aime » ne parvenait pas à passer mes lèvres. Compréhensible, non ? Cet amour m’est tombé dessus tellement vite après ma séparation…
- Je le sais, ce n’est pas ce que je voulais dire !...
- Oui, ma position par rapport à la jalousie ? Non, chéri, il n’y a pas un pouce de jalousie ou de frustration dans ce que je ressens… Tu veux que je sois honnête ? Tu vas encore râler… Ce que j’ai éprouvé, avant même que l’on verbalise quoi que ce soit, c’est connement de la peur. La peur de te perdre. Tu es tellement jeune ! Tellement beau et séduisant !
- Grrrrr… (C’est bien cette réaction là que tu attendais ?)
- Tu vois ? Moi qui ne regarde pour ainsi dire jamais les mecs qui ont quelques petites années de plus que moi, j’ai du mal à croire définitif ton attachement à ce vieux machin là ! Peur ! J’ai eu peur Domi. Je tiens à toi. Je ne supporterais pas de te perdre…
- Et tu n’appelles pas ça les prémices de la jalousie ?
- Non ! Oh non ! Pour moi, ce n’est pas du tout ça, la jalousie ! Que je tienne à toi, à en crever, pour moi, ce n’est rien d’autre que de l’amour ! Un amour puissant et violent, source de vie, d’envie d’avancer ! Qui me pousse à te porter, à te pousser au plus haut. Qui remplit mon esprit du désir de te voir rire, de te voir heureux, de te voir t’épanouir. La jalousie, c’est un ignoble mécanisme de possession, mélange d’égocentrisme et de négation de l’autre, source de sclérose, d’appauvrissement, de négation de la vie et de l’amour même ! Je ne te reprocherai jamais, tu entends, jamais ! une aventure aussi intense qu’elle puisse être ! Mais j’aurai toujours peur de te perdre. Et c’est tant mieux.
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