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Domi est très heureux de recevoir ainsi son petit frère. Leur relation est à la fois très forte, très simple, et très naturelle. Dominique a été élevé en fils unique pendant près de sept ans. Ses parents, surpris trop jeunes par son arrivée non programmée, n’étaient pas pressés d’agrandir la famille. Un fils unique qui a accueilli avec plus que de la joie, de l’enthousiasme, l’arrivée de cet avorton braillant et gesticulant, mais gage de la fin d’une solitude insupportable. Ses parents racontent encore avec émerveillement ses attentions, sa disponibilité, sa patience jamais prise en défaut.
Thomas reçut cet amour le plus simplement du monde. Son grand frère était un demi-dieu, capable de résoudre tous ses problèmes, toutes ses difficultés. C’est Domi, plus que les parents qui a accompagné le petit dans sa scolarité, avec une vigilance de tous les instants. Domi était un brillant élève. Thomas se devait de l’être aussi.
A l’adolescence, Thomas comprit, avant même de savoir, que son frère était différent. Alors que lui-même avait déjà, en sixième, l’esprit fort occupé par ses petites copines, son grand frère, au-delà des conditions naturelles des sports collectifs qu’il pratiquait avec passion, ne fréquentait que des copains. Souvent plus âgés que lui. Ils en ont parlé.
Les parents eux-mêmes avaient « senti » les choses. Ils s’étaient attachés à le verbaliser le plus tôt possible. A bien établir la distinction entre normalité et bienséance sociale. Chacun est libre de sa vie et de son corps, dans la limite du respect de l’autre. Mais la vie en société a ses règles, et ce n’est pas revendiquer une quelconque liberté que de se confronter vainement et inutilement aux limites d’acceptation de ses concitoyens. S’assumer, sans provoquer. Surtout ne jamais se renier, mais sans jamais agresser. Ils ne se sont pas contentés de prôner le droit à la différence. L’aboutissement était bien le droit à l’indifférence. Positive. « Je m’intéresse à qui tu es, je vais vers toi, mais tes choix de vie ne regardent que toi. » Fuir l’exhibitionnisme.
Dans cet état d’esprit, l’affection des deux frères s’était simplement et naturellement épanouie. J’avais été littéralement bouleversé en découvrant une telle ambiance familiale. Moi qui portais comme un fardeau douloureux la non acceptation castratrice de mon unique grande sœur… (Notre écart est beaucoup plus significatif, une douzaine d’années ! J’en dirai deux mots un de ces jours…)
Personne n’aurait pu dire du mal de Domi en présence de Thomas.
Personne n’aurait osé lever la main sur Thomas en présence de Domi.
Cette ambiance familiale que nous nous étions évertués à construire Suzy et moi, en ayant le sentiment d’être des pionniers, en nous sentant parfois si profondément isolés. Cet état d’esprit qui, je le sais bien, n’avait pas été anodin dans la naissance de mes sentiments envers Domi. Dès nos premiers échanges, là, dans ce café près de la gare, je n’avais pu le regarder comme un simple « bon coup » possible.
Domi est très heureux de recevoir ainsi son petit frère. Leur relation est à la fois très forte, très simple, et très naturelle. Dominique a été élevé en fils unique pendant près de sept ans. Ses parents, surpris trop jeunes par son arrivée non programmée, n’étaient pas pressés d’agrandir la famille. Un fils unique qui a accueilli avec plus que de la joie, de l’enthousiasme, l’arrivée de cet avorton braillant et gesticulant, mais gage de la fin d’une solitude insupportable. Ses parents racontent encore avec émerveillement ses attentions, sa disponibilité, sa patience jamais prise en défaut.
Thomas reçut cet amour le plus simplement du monde. Son grand frère était un demi-dieu, capable de résoudre tous ses problèmes, toutes ses difficultés. C’est Domi, plus que les parents qui a accompagné le petit dans sa scolarité, avec une vigilance de tous les instants. Domi était un brillant élève. Thomas se devait de l’être aussi.
A l’adolescence, Thomas comprit, avant même de savoir, que son frère était différent. Alors que lui-même avait déjà, en sixième, l’esprit fort occupé par ses petites copines, son grand frère, au-delà des conditions naturelles des sports collectifs qu’il pratiquait avec passion, ne fréquentait que des copains. Souvent plus âgés que lui. Ils en ont parlé.
Les parents eux-mêmes avaient « senti » les choses. Ils s’étaient attachés à le verbaliser le plus tôt possible. A bien établir la distinction entre normalité et bienséance sociale. Chacun est libre de sa vie et de son corps, dans la limite du respect de l’autre. Mais la vie en société a ses règles, et ce n’est pas revendiquer une quelconque liberté que de se confronter vainement et inutilement aux limites d’acceptation de ses concitoyens. S’assumer, sans provoquer. Surtout ne jamais se renier, mais sans jamais agresser. Ils ne se sont pas contentés de prôner le droit à la différence. L’aboutissement était bien le droit à l’indifférence. Positive. « Je m’intéresse à qui tu es, je vais vers toi, mais tes choix de vie ne regardent que toi. » Fuir l’exhibitionnisme.
Dans cet état d’esprit, l’affection des deux frères s’était simplement et naturellement épanouie. J’avais été littéralement bouleversé en découvrant une telle ambiance familiale. Moi qui portais comme un fardeau douloureux la non acceptation castratrice de mon unique grande sœur… (Notre écart est beaucoup plus significatif, une douzaine d’années ! J’en dirai deux mots un de ces jours…)
Personne n’aurait pu dire du mal de Domi en présence de Thomas.
Personne n’aurait osé lever la main sur Thomas en présence de Domi.
Cette ambiance familiale que nous nous étions évertués à construire Suzy et moi, en ayant le sentiment d’être des pionniers, en nous sentant parfois si profondément isolés. Cet état d’esprit qui, je le sais bien, n’avait pas été anodin dans la naissance de mes sentiments envers Domi. Dès nos premiers échanges, là, dans ce café près de la gare, je n’avais pu le regarder comme un simple « bon coup » possible.
2 commentaires:
Juste un petit mot par rapport au message laissé sur le blog de la fliquesse. C'était très bien dit et émouvant aussi.
"Les artistes créent.
Les blogueurs bloguent.
Les déconneurs déconnent."
Etc. Tout ton billet était très bien.
Je me suis arrêté de lire à ton commentaire. Ca m'a suffit. Ce petit flic avec son bâton qui s'agite. Cette manière de convoquer la prochaine affaire. Personne n'a relevé la remarque sur la "présomption d'oisiveté"... Ca rappelle une certaine époque.
Courage. Et tu peux supprimer mon commentaire qui n'a rien à voir avec ton roman. Si tu le souhaites !
@ mtislav,
Bien sûr que non, je le garde !
D'abord parce qu'il est élogieux (merci !), ensuite parce qu'il est une trace. Ces agressions injustifiées me font peur. Je sais de quoi je parle. Il n'y a pas si longtemps que l'homosexualité est tolérée (et non admise !)
cf. un certain logiciel devant être mis en place... par la police !
La pédophilie est l'épouvantail à la mode. Un épouvantail qui permet de limiter les libertés individuelles. En attendant mieux...
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