samedi 28 juin 2008

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Un gamin bloquait chacun de mes membres. Un autre était même monté à califourchon sur ma poitrine. Je riais et peinais à retrouver mon souffle. Je les félicitais. Et soudain, j’ai eu une drôle d’impression. Je n’ai pas réalisé tout de suite. Sur ma jambe gauche… Ce n’était pas naturel… J’ai demandé au môme sur ma poitrine de me laisser respirer : J’étouffais. Et je voulais voir. C’était Séverine, une gamine de treize ans, plutôt bonne élève mais au physique assez ingrat (c’est l’âge !), qui était à califourchon sur ma cuisse.
Et là, je n’ai plus eu de doute ! Elle se frottait ! Elle s’excitait sur ma cuisse dénudée ! Aucune équivoque possible. Son mince short ne m’empêchait pas de sentir la chaleur de son entre jambe. Et elle ne réalisait même pas que je la regardais !
Que te dire ? Je suis resté tétanisé. Incapable de réagir. J’avais peur. Peur pour elle, surtout, peur que les autres se rendent compte, et là… Peur tout court. Je n’osais pas bouger. Intuitivement, je savais que rien ne devait montrer que je m’étais rendu compte…
Un autre groupe est arrivé, et j’ai pu demander qu’ils me libèrent. Nous nous sommes tous assis, tous étaient ravis de la journée. L’ambiance était super. Comme toujours à la fin de ce jeu. Seule Séverine était comme absente. Je n’osais pas la regarder, mes yeux glissaient vite lorsqu’ils passaient sur elle. J’étais très mal à l’aise. Et de plus en plus mal en sentant mon malaise…
Voilà.
Il faut que je digère.
Je ne sais pas encore ce que je vais faire, si je dois faire quelque chose, d’ailleurs. Mettre le doigt sur l’incident, peut poser plus de difficultés que le silence. Mettre des distances entre Séverine et moi serait une façon de pointer le problème. Ne rien faire ou dire pourrait-il être pris comme un encouragement ?
Je n’ai rien dit non plus à Jean. Je ne sais pas comment présenter la chose. Nous nous entendons super bien, mais… Il y a moi, et ce que je suis. Il faut un truc comme ça pour que je me rende compte que je ne m’assume pas totalement…
Et puis, depuis tout à l’heure, je ne cesse de penser aux pédophiles. Ces condamnations intransigeantes qui sont dans l’air du temps… Les enfants ont un sexe bordel ! Ce ne sont pas des anges ! Ceci m’arrive à moi. Pas de risque. Même si ça avait été l’un des petits mecs qui aurait bandé sur ma cuisse… Je n’ai jamais été attiré par quelqu’un de plus jeune que moi. Mais si c’était arrivé à un mec hétéro plus ou moins bien assumé… Je me dis qu’à coup sûr, il aurait bandé. Et ça interroge, non ?

Oui, il faut que je digère. Peut-être que j’attache trop d’importance à ce qui n’est, après tout, que la découverte de son propre corps et la prise de conscience de nouvelles sensations. Mais bon sang, je ne m’attendais pas à ça ! Preuve qu’on ne nous parle pas de l’essentiel, à l’IUFM…

On laisse passer un jour ou deux et on en reparle, ok ?
Vivement la côte landaise ! Je t’aime, t’es au courant ?

A très vite. Bisous.


Domi ne s’assume pas totalement… C’est une sacrée nouvelle, ça ! Bon sang, ce garçon n’a pas fini de me surprendre ! Cet incident même montre combien il est attentif, soucieux de l’intérêt des enfants. Bon pédagogue, quoi. Excellent. Et bien dans sa peau. Je ne suis pas sûr du tout que j’aurais assumé aussi bien, dans les mêmes circonstances… Garçon ou fille, je sais bien même que mon trouble aurait été… Evident !
Oui, je t’aime mon petit pédagogue… Attends ce soir, je vais te le dire. Et je saurai remplacer ton trouble par un autre. Sans culpabilité aucune…

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