mercredi 21 mai 2008

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J’ai trouvé sans grande difficulté un appartement agréable dans le centre ville. Aux « Glycines ». Une résidence originale, très proche de la gare RER, de petits immeubles de quatre étages maximum, avec de grands balcons judicieusement protégés des regards des voisins. Le seul hic, c’est que le prix de l’immobilier ne m’a permis d’acquérir qu’un deux pièces, avec cuisine américaine. Il est très spacieux, confortable, agréable, et tout et tout… Il s’avérait parfait pour moi seul. Mais…

Heureusement, le travail m’absorbait presque totalement. Ma petite affaire marche plutôt bien, mais à ce moment là je n’avais pas encore pu recruter l’ingénieur supplémentaire qui devenait indispensable. Quelques mois plus tôt, j’avais décroché un contrat inespéré. Un gros chantier avait débuté, toute une équipe développait des outils spécifiques autour d’une comptabilité. Le vieux PDG de cette moyenne entreprise voulait prendre sa retraite et s’équiper au préalable d’outils performants pour pouvoir suivre à distance les premiers pas du fiston qui devait prendre sa suite. Je n’avais pas encore eu jusque là la charge suffisante pour recruter le consultant qui me faisait alors défaut. J’assurais donc directement la partie refonte du système d’information, et j’ai même dû retravailler avec le patron certains circuits physiques des matières et produits dans deux usines. Ça et la supervision des rapports, des analyses fonctionnelles et organiques, les contacts commerciaux, les repas d’affaire, le management du personnel… Ça et quelques escapades dans des saunas, la salle de muscu, quelques courtes virées dans le Marais… Question d’hygiène. Rencontres d’une nuit. Rencontres d’une soirée. Rencontres d’une heure. Rencontres d’un quart d’heure. Amours éphémères. Pas d’amour du tout. Baiser. Niquer. Sauter comme une puce. Se vider les burnes. Pas aimer. Ne plus pouvoir aimer. Douter de tout et surtout de l’amour. Déprime ? Défonce ? Auto destruction ? Ce qui autrefois était un jeu égoïste et sans conséquence, était devenu minable. Vain. Dépravation. Sans âme. N’importe quel mec qui me prêtait attention était aussitôt pris d’assaut. Je ne faisais plus dans le détail. Je ne sélectionnais plus. J’ai fait l’amour à de braves garçons que je n’aurais même pas remarqués quelques mois auparavant. Plaisirs sordides parfois. Jamais violents. Je ne suis pas descendu jusque là. Déprime. Connement une déprime non maîtrisée…

Mon appartement me servait plutôt de base arrière, de dortoir. Il était très rare que j’invite un garçon à y dormir.
Le petit Sylvain a eu cette faveur. Ou m’a fait cet honneur. Comme on veut. Il m’avait contacté sur un site de rencontre internet. Il a l’écriture facile et un esprit vif et alerte. Ce garçon est malentendant, très handicapé malgré son appareillage, mais il s’est avéré une véritable bombe sexuelle. Nous avons passé un week-end entier de délire. Il ne parle pas, mais il a très bien su me faire comprendre ce qu’il voulait et ce qui lui plaisait… Je me sais plutôt agréable physiquement. Malgré le boulot j’entretiens scrupuleusement ce corps qui, je le sais bien, est mon passe pour l’enfer des aventures éphémères. La nature m’a plutôt bien pourvu. Mon endurance est très honorable. Mais cette fois là, j’ai bien cru que j’allais mettre les pouces. Le môme m’a laissé sur les rotules.


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