Jean-Yves a rompu sans le savoir le nœud géorgien qui finissait par m’empêcher de respirer. Il m’a quitté sans état d’âme pour une rencontre de sauna… Qui avait un boulot plus pépère que le mien et donc plus de disponibilités…
Suzy a voulu et su me consoler. Sa fraîcheur et sa jeunesse, elle a quand même plus de deux ans de moins que moi, auraient seules suffit à me faire oublier la brûlure du soufflet. Mais son intelligence, sa finesse, son ouverture d’esprit, sa gaieté… Que de qualités qui aujourd’hui encore me tordent les boyaux…
C’est elle qui la première a parlé de mariage. A cause de ses parents tellement rigides et obtus. Je lui demandais alors si elle réalisait réellement qui j’étais. Et cette conversation dont les phrases sont gravées à jamais dans ma mémoire…
- Je t’aime pour ce que tu es et non pas pour ce que je voudrais que tu sois…
- Mais tu te rends compte de ce que j’ai vécu avant de te connaître ?
- Ce n’est pas ce que tu as vécu qui compte, mais ce que nous allons vivre !
- Mais je ne pourrai jamais avoir dans la durée une vie de pépère ranplanplan… Tu sais ce que je pense de la fidélité des corps ?
- Je ne veux pas être une femme possessive. Je respecterai ta vie personnelle comme tu respectes la mienne…
- Chacun notre petit jardin secret en quelque sorte ?
- Dans mon jardin, je ne cultiverai que des fleurs pour toi. Mais tu feras pousser ce que tu veux dans le tien.
- Tu réalises ce que tu dis, et, quand nous aurons des enfants ?…
- Je ne veux pas d’autre père que toi pour eux. Nous en aurons trois.
- Heureux de l’apprendre… Des garçons ou des filles ?
- Idiot… Je ne te demande qu’une chose, lorsque nous en aurons… Promets-moi de ne jamais rester avec moi à cause d’eux, ou parce que tu auras pitié de moi… Si tu ne m’aimes plus, tu me quittes. Point.
Ah, elle n’avait pas encore mis de « point » au bout de ses phrases. C’est un mot qu’elle chéri particulièrement. Et il n’a rien d’équivoque : « C’est à prendre ou à laisser ». Point.
- Je te le dis, chérie, sans vouloir y mettre aucune solennité. Je t’aime. Je ne te quitterai jamais de mon fait. Jamais. Je ne peux pas te promettre de n’être qu’à toi. Ce serait hypocrite et malhonnête. Mais mon âme est à toi. Entièrement et pour toujours. Je ne l’entrouvrirai à personne d’autre. Alors, la promesse que tu me demandes, je te la fais. Sur ce que j’ai de plus cher. Sur la tête de mes enfants à venir… A une condition : toi, de ton côté tu me diras si un jour je suis de trop. Honnêtement. Sincèrement.
- Honnêtement, sincèrement, je ne crois pas que cela puisse arriver. Mais si la vie fait que… Tu le sauras. Sans aucun doute possible.
Son regard. Son regard sans équivoque ce jour de Pâques l’an passé.
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