lundi 9 juin 2008

De la fidélité




Dominique avait réagit, lorsque hier soir, j’avais parlé de mon rendez-vous à Torcy, près de Marne-La-Vallée. Ses parents habitent tout près, dans un recoin de Vaires, un petit pavillon presque enchâssé entre les immeubles d’une résidence cossue.
Je prévoyais de déjeuner avec Brigitte, ma jeune chef de projet en poste chez ce client, et de toute façon, je ne me serais pas permis de m’inviter chez eux, seul, un midi de semaine, même s’ils se trouvaient être libres. Pas sans Domi. Je ne les connais pas assez. D’autre part personnellement, je trouverais assez malvenu de me laisser inviter lorsque mon temps est chronométré et que je ne peux compter sur la disponibilité indispensable pour faire honneur à mes hôtes.

Et heureusement. Bien entendu les choses ne se sont pas goupillées comme prévu. Une difficulté lors de la visite qui précédait, et je suis arrivé très en retard. En ayant prévenu ! (Ouf, merci les portables…). Conséquences en cascade, j’ai quitté le bureau de mon client très largement après treize heures. Ma collaboratrice ne m’avait pas attendu, elle était partie déjeuner avec des collègues. J’ai eu un moment de flottement. « Avant », avant ma rencontre avec l’homme qui, de façon tellement improbable, est en train de remplir ma vie, cette configuration était celle qui m’aurait conduit sur quelque « plan Q » vite fait bien fait… Mais là, même pas envie… Même pas venu à l’esprit. Rattraper le temps perdu, rentrer au bureau, en prenant quelque sandwich au passage ? Aller quand même déjeuner dans la petite auberge où j’avais réservé ? De toute façon, il allait falloir que je les appelle. J’avais trop faim, et une chape de flemme remplaçait progressivement le stress de la matinée. Je n’avais pas d’obligation dans mes locaux en début d’après-midi. Va pour le restaurant.
La gargote à deux étoiles se situe Avenue de Claye. Pas toujours facile de se garer. Je trouvais une place juste à l’entrée de la rue des Cités. , Il fallait que j’arrive avant la fermeture quand même ! D’un pas vif je me dirigeais vers mon objectif quand je me suis entendu interpeller avec vigueur :

- Oh ! Al ! Hé, oh ! Al…


Cette voix… Oui, c’est bien lui… Thomas…

- Mais que fiches-tu là ? Tu n’es pas sensé être au lycée, toi ?
- Ben, il est juste là, le bahut…
- Ah… Excuse, je ne savais pas. C’est vrai que vous habitez le coin…
- Et toi, tu fous quoi, là ? Tu montes en plan dans le dos de mon frangin, hé ?
- Ben voyons… Je n’arrête pas, dès qu’il a le dos tourné…
- Méfie-toi… Je deviens très méchant si l’on fait du mal à mon reuf…
- Des menaces ?!!
- Lol… Non, sérieux, j’ai été super content de la nouvelle. T’es cool, et mon reuf, je le reconnais plus… Même qu’il sourit des fois !
- Vachard… C’est pour lui casser du sucre sur le dos que tu m’as appelé ?
- … Non, vrai, je suis super content de te voir. J’ai un truc à te demander, sûr, ce soir j’aurais téléphoné …
- Oui, mais si je traîne, mon restau va fermer, et j’ai comme un creux, là…
- Oh… Scuse. T’as pas bouffé ? Je peux t’accompagner un peu ?
- Viens, viens, et même si tu as le temps, tu boiras un pot…. D’ici qu’ils me servent…
- Du temps, ça va… Le prof de philo a la crève. Je rentrais à la maison.


3 commentaires:

Jérôme a dit…

Continue comme cela, le style s'améliore. Bientôt tu pourra le présenter chez Musardine !

Jérôme a dit…

Oups, lire tu pourras...

Boby a dit…

Jérôme,
Ainsi avais-je lu...
Mon style évoluerait donc selon toi ? Il faudra que tu m'expliques...
Je continue, je continue...