jeudi 19 juin 2008

.../...


Il se détend, et sourit en venant quémander un autre baiser. Il s’allonge sur le canapé, sa tête sur mes genoux. Un court silence. Mais je le sais, il a besoin de tout me raconter…
Oh, l’histoire la plus banale qui soit. La plus ordinaire. Je dirais même la plus triviale. J’en ai vécu des dizaines et des dizaines de ce genre, à l’époque de mes grandes consommations… Il court, appliqué à surveiller les paramètres de ses efforts, les écouteurs de son MP3 sur les oreilles, aveugle, ou presque à ce qui l’entoure. Il bouscule un mec, s’excuse d’un geste de la main et d’un sourire sans s’arrêter, remarque quand même que le gars en question est plutôt canon… Connaissant mon Domi, je ne serais pas surpris que dans sa course il ait déjà croisé ce type une ou deux fois sans le voir. Et l’autre tenait à être remarqué… Classique. Il le croise, et le recroise plusieurs fois. Ils se font un petit signe chaque fois. Et à un moment, il voit le gars arrêté, reprenant son souffle. Effet de l’endorphine ? Désirs inconscients ? Piège de sa trop grande générosité ? Il s’arrête, échange quelques mots avec le gars, s’excuse pour la bousculade involontaire, constate plus consciemment que ce type de la trentaine environ, est effectivement canon. Il peine à s’éloigner, et ne sait plus dire maintenant pourquoi. Quand le gars le plaque contre un arbre et l’embrasse il essaye de résister. Mais l’autre glisse à genoux et mord son membre dressé à travers son flottant. En prenant conscience qu’il bande, il se sait perdu. Il s’abandonne.
Ils se réfugient à l’abri des fourrés. Le gars est très bien bâti, sensuel, directif. Ils se laissent enivrer par les fortes odeurs musquées qui émanent de leurs corps en sueur. Ces odeurs qui moi, me gênent, mais qui pour beaucoup, dont mon aimé, sont un puissant aphrodisiaque… Le jeune mec est impatient, pressé. Il sait ce qu’il veut. Sans ôter les manches, leurs tee-shirts passent derrière leurs têtes pour libérer leurs torses haletants, et Domi se laisse littéralement dévorer par cette bouche avide. Lorsque son prédateur s’attaque à sa virilité, en quelques courtes minutes il est au bord de l’explosion. Il la demande, l’appelle de ses vœux, pour en finir au plus tôt. La culpabilité est déjà en train, elle aussi, de le dévorer.
Mais le garçon n’a pas l’intention de se contenter de si peu. Il bloque littéralement, d’un geste sûr qui trahit une expérience certaine, la montée de la jouissance de Domi, et sort un préservatif de la poche arrière de son flottant… Avant que mon doux amoureux romantique ne réalise complètement, il se retrouve avec une croupe puissamment musclée offerte à ses assauts. Son assaillant s’empale de lui-même sur sa virilité encapuchonnée… Deux temps, trois mouvements. Une jouissance simultanée, réciproque mais sans âme. Sans cœur. Domi est sonnée. Il a encore le flottant sur les chevilles. Il se bat pour se débarrasser du capuchon récalcitrant… Son « partenaire » est déjà loin, lui faisant un signe de la main. Ils n’ont pas prononcé trois phrases. Ils n’ont pas dit une douzaine de mots. Ils n’ont même pas échangé leurs prénoms.

Je ne fais que l’écouter. Surtout ne rien dire. Ma main caresse ses cheveux, son visage. De temps en temps un de mes doigts force ses lèvres et il le mord. Ne rien dire. Le laisser terminer, le prendre dans mes bras et lui faire l’amour…
Nous nous aimons… Je l’aime.

Aucun commentaire: